Intervalle QT. 3. Long

Prolongation anormale de l’intervalle QT.

On distingue le syndrome du QT long acquis et le syndrome du QT long congénital. Néanmoins, il existe des prédispositions génétiques à développer un long QT acquis. La distinction entre les deux repose sur la réversibilité du QT long après disparition de sa cause (en général causes multiples) (cf. syndrome du long QT congénital,).

Les risques rythmologiques sont les tachycardies ventriculaires et en particulier les torsades de pointes et la fibrillation ventriculaire. Ils sont majorés par certaines situations cliniques à risque. La valeur du QT/QTc seule ne suffit pas à estimer un risque rythmologique.

Diagnostic

  • L’intervalle QT obtenu manuellement (début du QRS à la fin de l’onde T) a une durée ≥ 12% du QT théorique (fournit par les bases de données qui prennent en compte le sexe et l’age, ex. Framingham). Rappelons que la mesure de l’intervalle QT par la méthode manuelle est délicate et souvent erronée (cf. Intervalle QT) [3][4]. Les valeurs fournies par ordinateur doivent être impérativement vérifiées par une mesure manuelle.
  • L’intervalle QTc (qui indexe l’intervalle QT sur une fréquence cardiaque fixe de 60/mn) est > 450 ms (homme) ou > 460 ms (femme) [1]. Des valeurs comprises entre 430-450 ms chez l’homme et 450-460 ms chez la femme doivent être considérées comme « borderline » [2].

Situations associées à un risque de prolongation de l’intervalle QT qui majore plus ou moins le risque d’arythmie ventriculaire/torsade de pointes [7]

  • Médicaments* : antiarythmiques de classe I (ex. quinidiniques, flécaïnide…) ou III (ex. amiodarone, sotalol), certains psychotropes (ex. phénothiazines, benzamides, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine), certains anti-infectieux dont l’érythromycine (macrolides), les quinolones, l’azithromycine, la spiramycine, le triméthoprime, l’amphotéricine B, les antipaludéens (chloroquine…), la prise de cocaïne ou méthadone au long cours et de très nombreux autres médicaments (antihistaminiques, antiémétiques, vasodilatateurs…) [5]
  • Anomalies électrolytiques : hypokaliémie (≤ 3,5 mmol/l), hypocalcémie (< 90 mg/l ou 2.2 mmol/l), hypomagnésémie (< 15 mg/l ou 0,6 mmol/l).

  • Divers : bradycardie, pause ventriculaire, bloc AV du 3e degré, insuffisance coronaire, hypothermie, hémorragie cérébrale/HTIC, hypothyroïdie, hypoparathyroïdie, phéochromocytome, jus de pamplemousse, élévation franche de la bilirubine [6]
  • Syndrome du QT long congénital. Attention, le QTLC est fluctuant et peut être normal ou douteux lors d’un enregistrement au repos.

  • Autres causes non réversibles [7] : intrinsic baseline QTc > 460 ms, cardiac disease (acute coronary syndrome or heart failure episode), history of kidney or liver disease and sepsis.

*Plus de 250 médicaments exercent un effet variable et parfois imprévisible sur le QT. Leurs effets sur le QT sont soient “bien connus” (known risk :  these drugs should only rarely, if ever, be given to patients with CLQTS because the danger is clear) soient “possibles” (possible risk : these drugs have been found to increase QT intervals in some patients and for that reason could theoretically be dangerous in CLQTS...) [8]. Des précautions d’emploi et recommandations existent en cas de prescription de médicaments allongeant le QT. Voir : Intervalle QT long. Médicaments

 

Les sites ci-dessous permettent de calculer le QTc à partir du QT mesuré

 

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