Rotation longitudinale – dextrorotation

 Rotation du cœur autour de son axe longitudinal (grand axe). Cette rotation peut s’effectuer dans le sens horaire (dextrorotation : le ventricule droit se situe encore plus en avant et le ventricule gauche en arrière et surtout le septum se redresse) ou antihoraire (levorotation).

Cette rotation modifie principalement l’orientation du vecteur initial de dépolarisation courant de charges positives) tourné vers la gauche ou davantage vers la droite (cf. Activation électrique des ventricules).

 

Dans le sens horaire (dextrorotation)

  • le vecteur initial (vecteur septal) n’est plus orienté vers la droite dans un plan frontal, mais s’oriente en haut et à gauche. Des ondes q sont donc visibles en DII-DIII-VF et disparaissent en DI et VL, remplacées par une onde r. Les ondes q disparaissent aussi en précordiales gauches.
  • le vecteur principal devient vertical, à peine orienté vers l’arrière (donc presque perpendiculaire au plan horizontal). Les ondes R sont donc amples en DII-DIII-VF et en DI-VL, comme en précordiales gauches, s’inscrit une onde s ou S à l’origine d’une onde diphasique (Rs ou RS).
  • l’aspect qui résulte en dérivations frontales est S1Q3 (dextrorotation), évocateur de cœur pulmonaire aigu.

Dans le sens antihoraire (levorotation)

  • le vecteur initial s’oriente à droite, en avant et un peu en bas. Les ondes q sont visibles en DI-VL, peu ou pas en DII et disparaissent en DIII-VF, remplacées par une onde R ou r. Les ondes q sont présentes dans les précordiales gauches.
  • le vecteur principal s’horizontalise, orienté vers la gauche et l’arrière. L’onde R est ample en DI-VL, plus discrète ou absente en DII, et une onde S apparaît en DIII-VF. L’aspect qui résulte en dérivations frontales est Q1S3 (levorotation).
  • l’aspect qui résulte s’observe dans les cardiopathies avec surcharge ventriculaire gauche type hypertrophie ventriculaire gauche qui s’accompagne d’une onde S profonde avec rabotage de r en précordiales droites, d’un déplacement vers la gauche de la zone de transition et en précordiales gauches d’ondes R amples avec souvent une micro onde s.

 

Référence :

Jean GAY Michel DESNOS Patrice BENOIT. L’électrocardiogramme (1990). Éditions Frison-Roche