Nœud atrioventriculaire

Petit nodule de fibres musculaires spécialisées, localisé près du septum interatrial, au-dessus de l’abouchement du sinus coronaire. Le nœud atrioventriculaire (AV) ou nœud d’Aschoff-Tawara est vascularisé par une artère septale inférieure venue de l’interventriculaire inférieure alimentée par l’artère coronaire droite (90%) ou circonflexe (10%).

Il reçoit et ralentit l’influx d’origine atriale pour permettre une synchronisation plus efficace sur le plan hémodynamique entre les oreillettes et les ventricules. Ses propriétés s’explorent au cours d’un ECG endocavitaire.

  • L’influx est conduit de façon décrémentielle vers le tronc du faisceau de His. La conduction décrémentielle est liée à la période réfractaire très longue des fibres à réponse lente qui le constituent. Cette propriété fondamentale confère au nœud AV un rôle de filtre qui permet de prévenir une stimulation trop fréquente des ventricules en cas de tachycardie SV.
  • La traversée du nœud correspond sur l’ECG à la partie terminale de l’onde P et la majorité du segment PR (cf. Activation électrique du cœur).
  • L’influx traverse le nœud physiologiquement de façon antérograde en utilisant un circuit court. Il peut aussi utiliser un circuit long. Ces deux circuits ne correspond pas à des voies anatomiques différentes, mais des circuits fonctionnels du fait d’une anisotropie de la région. Cette dualité nodale peut être à l’origine de tachycardie nodale par microréentrée.

Le nœud AV reçoit parfois un influx d’origine ventriculaire et peut le bloquer ou le conduire de façon rétrograde aux oreillettes. Cette conduction rétrograde s’observe dans certains cas de rythme infranodal (extrasystoles ventriculaires ou TV) et en cas de conduction antidromique (cf. Tachycardie antidromique).

La fibrose des voies de conduction (cf. Maladie de Lenègre, maladie rythmique de l’oreillette) ou un infarctus par thrombose de la coronaire droite ou plus rarement l’artère circonflexe peuvent entraîner le dysfonctionnement du nœud AV à l’origine d’un bloc AV généralement sensible à l’atropine (cf. Infarctus et bloc AV).

Les cellules du nœud AV sont douées d’automatisme et peuvent prendre la commande du rythme cardiaque en cas de bradycardie sinusale ou bloc sino-atrial (cf. Rythme d’échappement).