Modification brutale, rapide et transitoire du potentiel de repos d’une cellule excitable. Les conséquences d’un potentiel d’action sont une propagation de l’influx aux cellules excitables voisines et une contraction si la cellule est douée de capacité contractile.
La forme du PA dépend des conditions extérieures (température, environnement ionique, oxygénation, système nerveux végétatif, médicaments, toxiques…) et du type de cellules spécialisées (cf. Activation électrique du cœur) :
- les cellules du nœud sinusal et du nœud du sinus coronaire sont des pacemakers physiologiques naturels, à dépolarisation spontanée lente donc douées d’automatisme. Leur potentiel de repos maximum est modéré (-60 mV). Leur PA est de forme triangulaire, avec une phase 0 lente (dépendant du canal calcico-sodique lent), et une vitesse de conduction lente (fibres à réponse lente). Elles possèdent une phase 4 de dépolarisation spontanée (pacemaker physiologique) dont la pente de dépolarisation est rapide, ce qui explique que ce soit le pacemaker naturel du coeur.
- les cellules du nœud AV (« nodales ») sont des cellules non contractiles, douées d’un plus faible automatisme. Elles sont elles aussi dépendantes du canal calcico-sodique lent (fibres à réponse lente), mais leur PA est long ce qui prolonge leur période réfractaire et leur confère des propriétés frénatrices (conduction décrémentielle). Elles possèdent une phase 4 de dépolarisation spontanée (pacemaker physiologique) dont la pente de dépolarisation est peu rapide, ce qui explique que ce soit le pacemaker subsidiaire en cas de défaillance temporaire ou prolongée, du noeud sinusal.
- les cellules du réseau de His-Purkinje sont des cellules à faible automatisme, très polarisées au repos (-90 mV). Leur PA se déroule en cinq phases, avec une phase 0 rapide (dépendant du canal sodique rapide), une phase 1 qui correspond à l’entrée du calcium dans la cellule et une phase 3 de repolarisation médiée essentiellement par l’entrée massive du potassium dans la cellule, et une vitesse de conduction rapide. Elles sont spécialisées dans la conduction (fibres à réponse rapide). Elles possèdent une phase 4 de dépolarisation spontanée dont la pente de dépolarisation est très faible (sauf en cas d’hyperautomatisme ou automatisme anormal).
- les cellules atriales et ventriculaires sont des cellules contractiles dépourvues d’automatisme naturel. Elles sont dépendantes, elles aussi, d’un canal sodique rapide. Leur PA est similaire à celui des cellules de Purkinje, mais elles n’ont ni phase 1 ni phase 4.
Le PA de l’épicarde est plus court que celui de l’endocarde qui se dépolarise avant l’épicarde, mais se termine après. Cela explique que la déflexion de l’onde T soit généralement orientée dans le même sens que le QRS (cf. Repolarisation ventriculaire).