Loi de Weidmann

La vitesse de conduction d’un influx entre deux myocytes dépend de trois caractéristiques du potentiel d’action : la vitesse et l’amplitude de la dépolarisation rapide en phase 0 (sous la dépendance des canaux sodiques rapides pour les fibres à réponses rapides ou des canaux calcico-sodiques pour les fibres à réponse lente) et de la valeur électronégative du potentiel de repos qui précède la dépolarisation rapide (fin de la phase 3 pour une fibre musculaire et fin de la phase 4 ou potentiel seuil pour une fibre automatique) (cf. Potentiel d’action).

Dans le cas des fibres de Purkinje, la valeur du potentiel de repos est basse (-90 mV) et à la fois l’amplitude et la vitesse de dépolarisation sont élevées (canaux sodiques rapides). Il en résulte que la vitesse de conduction entre les fibres à réponse rapide est élevée (> 4 m/sec) et les complexes QRS fins.  

Dans le cas des fibres à réponse lente qui assurent la conduction au sein des oreillettes et dans le nœud AV, la valeur du potentiel de repos est moins basse (-60 mV) et l’amplitude et la vitesse de dépolarisation sont moins élevées (canaux calcico-sodiques dépolarisant). Il en résulte que la conduction au sein des oreillettes est lente (≤ 120 ms, cf. Onde P) et la conduction dans le nœud AV aussi (≥ 120 ms, cf. Intervalle PR).

En cas de dégénérescence cellulaire, de fibrose ou ischémie myocardique le potentiel de repos des fibres myocardiques est moins électronégatif et le fonctionnement des canaux calcico-sodiques et sodiques peut être altéré. Il peut en résulter un élargissement de l’onde P (cf. Bloc inter atrial), un bloc de conduction dans le nœud AV et un élargissement des complexes QRS (cf. Complexes QRS larges).

C’est surtout au cours des situations cliniques aiguës qui s’accompagnent d’une dépolarisation du potentiel de repos et d’un blocage partiel des canaux sodiques des fibres à réponses rapides (ex. rythme agonique, hyperkaliémie, intoxication par des médicaments à effet stabilisant de membrane, hypothermie… que l’on observe le plus de troubles conductifs et surtout les complexes QRS les plus larges (cf. Blocs intraventriculaires, ECG en situation toxique…)