Faisceau de His

Faisceau de fibres spécialisées dans la conduction électrique intraventriculaire. Il doit son nom au cardiologue suisse W. His Jr. qui l’a découvert en 1893 [1].

Tronc du faisceau de His

Ce faisceau débute à la fin du nœud AV par un tronc qui se prolonge dans le septum membraneux interventriculaire jusqu’à sa division dans le septum musculaire en deux branches, gauche et droite (cf. Activation électrique du cœur). Il est essentiellement vascularisé par la première septale, branche de l’IVA proximale.

L’activité électrique du His (potentiel H) est de trop faible amplitude pour être détecté par un ECG de surface. C’est pourquoi les propriétés de conduction infra-nodale sont étudiées au cours d’un ECG endocavitaire.

Par extension, le His désigne : a) le faisceau lui-même ; b) la traduction électrique de son activité (onde H) ; c) l’exploration électrophysiologiquedestinée à trouver cette dernière (“faire un His”). L’adjectif s’y rapportant est « hissien » : conduction hissienne, bloc hissien… (« hisien » pour d’autres…).

Si ces propriétés s’altèrent et que les influx sinusaux de parviennent plus correctement aux ventricules, on parle de bloc AV intra-hissien.

Branches du faisceau de His

Le tronc se divise rapidement en deux branches, droite et gauche. La branche droite, plus petite, reste homogène jusqu’à sa ramification à l’apex du ventricule droit tandis que la branche gauche se divise en deux faisceaux majeurs (faisceau antérieur gauche et faisceau postérieur gauche) – ou hémibranches – avant de se ramifier dans un réseau arborescent de fibres sous-endocardiques à conduction rapide (cf. Fibres de Purkinje).

Vascularisation : La partie distale du faisceau de His, la branche droite et le faisceau antérieur de la branche gauche sont vascularisés par les branches septales de l’interventriculaire antérieure. Le faisceau postérieur de la branche gauche est vascularisé à la fois par les branches septales de l’IVA et celles de l’interventriculaire postérieure issue de la coronaire droite.

Conséquences des lésions : Une lésion (ischémie, fibrose…) conduit à un bloc de branche ou à un bloc fasciculaire.

  • Une lésion du faisceau antérieur gauche s’appelle un bloc fasciculaire antérieur gauche (BFAG)). Elle est fréquente et sans conséquence hémodynamique.
  • Une lésion du faisceau postérieur gauche s’appelle un bloc fasciculaire postérieur gauche (BFPG). Cette lésion exceptionnelle retentit sur l’hémodynamique. Elle est associée en règle avec une lésion de la branche droite.
  • Une lésion des deux faisceaux majeurs de la branche gauche s’appelle un bloc de branche gauche (BBG).
  • Une lésion de la branche droite s’appelle un bloc de branche droit (BBGD.
  • Une lésion de la branche droite avec une lésion fasciculaire gauche s’appelle un bloc bifasciculaire. L’association BBD et BFAG est fréquente (même vascularisation) et relativement peu évolutive si l’intervalle PR est normal comparée à l’association BBD et BFPG qui est de mauvais pronostic à court terme (risque de bloc AV et de syncope).
  • Une lésion de la branche droite avec un bloc fasciculaire à bascule (BFAG puis BFPG et vice versa) ou un bloc de branche gauche alternant (BBD puis BBG et vice versa) s’appelle un bloc trifasciculaire, de mauvais pronostic à court terme.
  • Une lésion complète et permanente des branches du faisceau de His s‘appelle un bloc AV du 3e degré intrahissien (ou bloc trifasciculaire complet).

La branche gauche du faisceau de His se divise en fait chez de nombreux sujets en trois faisceaux : antérieur, postérieur et septal. Le faisceau septal gauche provient du tronc de la branche gauche, du faisceau antérieur, du faisceau postérieur ou des deux faisceaux à la fois. Le blocage du petit faisceau septal donne lieu à un bloc fasciculaire septal gauche récemment authentifié. Ce bloc est le plus rare de tous les blocs fasciculaires [2]

 

[1] Haft JI. The His bundle electrogram. Circulation. 1973;47(4):897-911.

[2] Riera AR, Uchida AH, Schapachnik E, et al. The history of left septal fascicular block: chronological considerations of a reality yet to be universally accepted. Indian Pacing Electrophysiol J. 2008;8:114-28. (téléchargeable)