Rythme d’échappement jonctionnel

Rythme d’échappement qui naît d’un pacemaker physiologique accessoire situé entre le début du nœud AV (échappement nodal) et la fin du tronc du faisceau de His (échappement hissien).

Ce rythme automatique s’exprime lorsque l’activité sinusale/atriale spontanée est lente (bradycardie sinusale, dysfonction sinusale, paralysie sinusale, bloc atrioventriculaire du 3e degré ou occasionnellement lente, dans le cadre d’une arythmie respiratoire, d’une pause post extrasystolique ou d’un bloc atrioventriculaire du 2e degré.

ECG

L’activité atriale antérograde est :

  • absente (paralysie sinusale), lente (dysfonction sinusale) ou bloquée dans le nœud AV (bloc AV intranodal).
  • Les QRS sont fins, lents et réguliers (35-55/min), souvent légèrement différents des QRS sinusaux. Les QRS sont larges en cas de bloc de branche préexistant ou fonctionnel.

Des ondes P rétrogrades (négatives en DII) permettent parfois de situer le lieu d’activation :

  • jonctionnel haut : P-R très court
  • jonctionnel moyen : P superposé/masqué dans le complexe QRS
  • jonctionnel bas : P après le complexe QRS

Un rythme atrial lent peut coexister, dissocié de l’activité jonctionnelle, parfois trompeur si sa fréquence est similaire à la fréquence jonctionnelle (« dissociation isorythmique »). Une capture atriale intermittente est alors possible.

Diagnostics différentiels

Il faut distinguer l’échappement jonctionnel (qui survient environ entre 40-55 dépolarisations/min),

  • d’un rythme idiojonctionnel accéléré (≥ 60-100/min)
  • d’une tachycardie jonctionnelle automatique (≥ 100/min).

Voir aussi Bêtabloquant et Amiodarone

 

Vidéo YouTube (17 min). P. Taboulet. Rythme d’échappement, rythme accéléré, captures et fusions.