Une cellule polarisée (ex. myocyte ou fibre cardiaque) présente au repos un potentiel de membrane électronégatif (cf. Potentiel de repos). Une dépolarisation correspond à la perte de cette polarisation membranaire. La dépolarisation peut être physiologique (dépolarisation des fibres myocardiques saines, cf. Automatisme, Hyperautomatisme) ou anormale (dépolarisation des cellules lésées, cf. Automatisme anormal).
La dépolarisation diastolique lente correspond à la phase 4 d’un potentiel d’action. Elle amène le potentiel de membrane jusqu’au potentiel seuil où survient une dépolarisation rapide (phase 0) et l’acquisition d’un potentiel électropositif. La différence de potentiel membranaire entre deux myocytes voisins crée un micro-courant (ou influx) qui se propage via les myocytes dédiés à la conduction (ex. fibres de Purkinje) puis vers les myocytes contractiles (cf. Activation électrique du cœur). Lors de la phase 2 (plateau du potentiel d’action), l’entrée du calcium dans la cellule est responsable de leur contraction (cf. Fibres à réponse rapide).
La correspondance de ces phénomènes sur l’ECG est la suivante :
- La dépolarisation bi-atriale débute avec l’onde P sinusale et se termine à la fin du deuxième tiers pour l’oreille droite et la fin du troisième tiers pour l’oreillette gauche.
- La dépolarisation bi-ventriculaire débute avec le complexe QRS et se termine au point J.
La dépolarisation conditionne la repolarisation ce qui signifie que l’interprétation de la repolarisation sur l’ECG (onde Ta, segment ST, onde T, onde U et intervalle Q-T) est conditionnée par l’analyse préalable de la dépolarisation (onde P, complexe QRS).