Extrasystole

Activité électrique prématurée qui nait en dehors du système normal d’activation électrique du cœur (activité « ectopique ») . C’est une prématurité et/ou une plus grande vigueur des battements qui leur succèdent qui expliquent la sensation fréquente de palpitations. Le mécanisme initial à l’origine de cette arythmie est un automatisme anormal, plus rarement une réentrée.

Une extrasystole peut naître :

Diagnostic ECG

  • Une extrasystole se manifeste généralement sur l’ECG par un « complexe prématuré ». Ce complexe décale habituellement le rythme de base et donne lieu à un repos compensateur tel que la somme des intervalles pré- et post-extrasystolique qui séparent les complexes normaux de l’extrasystole soit légèrement inférieure ou égale au double de l’intervalle normal.
  • Une extrasystole peut ne pas décaler le rythme de base, si trop précoce pour réinitialiser le pacemaker physiologique sus-jacent encore en période réfractaire (extrasystole « interpolée » ou « non décalante »). Elle peut ne pas activer l’ensemble des cavités (extrasystole « bloquée »). Elle peut même ne pas donner lieu à une déflexion sur l’ECG (Cf. Extrasystole jonctionnelle, Conduction cachée).
  • Elles peuvent être isolées, groupées en doublets, triplets ou en salves (> 3). Elles peuvent se répéter régulièrement (« répétitives », cf. Bigéminisme) ou être indépendantes du rythme de base (cf. Parasystolie). Elles peuvent entraîner des modifications post-extrasystoliques du rythme de base (ex. pseudo-bloc, tachycardie supraventriculaire, tachycardie ventriculaire, torsades de pointe, effet Chatterjee) ou de la conduction (ex. bloc AV ou aberration ventriculaire)
  • Quand les extrasystoles n’ont pas de relation précise avec le complexe de base, mais que l’intervalle entre deux extrasystoles est identique, le mécanisme de l’extrasystolie est un automatisme anormal. Quand le couplage des extrasystoles avec le complexe de base est fixe, le mécanisme de l’extrasystolie est une réentrée [1].

Etiologies

Les facteurs déclenchants (triggers) sont nombreux, parfois intriquées et généralement idiopathiques sur coeur sain. Les extrasystoles atriales idiopathiques, en l’absence de cardiopathie structurelle, proviennent fréquemment des veines pulmonaires [1].

L’enquête cherchera à préciser la gêne fonctionnelle (palpitations ?), la fréquence journalière (Cf. Holter), un facteur déclenchant (ex. ischémie coronaire, hypokaliémie, décompensation cardiaque ou respiratoire, caféine ou drogues, intoxication…) une cardiopathie structurelle (auscultation, imagerie cardiaque) et/ou un potentiel évolutif d’arythmie (cf. Hyperexcitabilité atriale, fibrillation atriale, Extrasystoles ventriculaires malignes, Phénomène R sur T, Tachycardie ventriculaire…).