Anomalie secondaire de la repolarisation qui persiste après une anomalie de dépolarisation transitoire de la branche gauche (ex. bloc de branche gauche, extrasystole(s) ou tachycardie ventriculaire à forme de retard septal droit ou retard gauche, préexcitation ou stimulateur cardiaque) [1][2][3].
Sur l’ECG, on observe des ondes T inversées d’environ cinq millimètres dans le précordium, lesquelles disparaissaient après un temps variable selon la durée de l’anomalie initiale (de quelques battements à plusieurs mois) ([5][6]).
Cet aspect d’ischémie sous-épicardique est trompeur et égare souvent vers une insuffisance coronaire. Les patients ont souvent besoin d’un bilan pour exclure une ischémie sous-jacente ou une maladie structurelle, mais la mémoire de l’onde T cardiaque est une condition bénigne et auto-résolutive.
En cas de doute avec une onde T inversée d’origine ischémique, une combinaison de (1) une onde T positive en VL, (2) une onde T positive ou isoélectrique en D1 et (3) une amplitude de l’onde T inversée précordiale maximum > l’amplitude de onde T inversée en D3 aurait une sensibilité de 92% et une spécificité de 100% en faveur d’une origine « mémoire du cœur » chez un patient électro-entrainé [3]. D’autres algorithmes semblent performants [4].
Cet effet « mémoire du cœur » dépendrait de la persistance prolongée du courant de sortie transitoire (Io) qui intervient au début de la dépolarisation, principalement dans les cellules épicardiques (“remodelage électronique”) [7][8]. Il semblerait que cela ne soit pas sans risque en raison de la prolongation du QT et du risque de torsade de pointes. Lire mise au point 2022 [5].