Retard de conduction entre l’oreillette droite et les ventricules sans qu’aucune impulsion atriale ne soit empêchée d’atteindre les ventricules [1].
Rappel. L’intervalle P-R est constitué de l’onde P et du segment PR. L’usage a transformé le P-R en PR.
Définition
Allongement de l’intervalle P-R en rythme sinusal au-delà de 200 ms (0,20 sec) en une dérivation quelconque de l’ECG [1].
L’intervalle P-R est parfois si long (400 voire 700 ms !) que l’onde P est masquée dans l’onde T précédente. Dans ce cas, elle peut être démasquée à l’occasion d’une extrasystole décalante ou un bloc AV provoquée par un massage sino-carotidien.
Si un BAV I est synonyme d’allongement du P-R, le siège du bloc n’est pas toujours intranodal. En effet, l’intervalle P-R sur un ECG de surface est la somme de trois temps de conduction : interatrial, intranodal et à l’intérieur du système de His-Purkinje. Ainsi, un allongement de P-R peut témoigner d’un retard de conduction dans chacune, au moins, de ces trois zones (Cf. Bloc intranodal et Bloc infranodal).
Pronostic
Ce bloc est le plus souvent bénin car il siège généralement dans le nœud AV (Cf. Bloc intranodal). Ainsi, le pronostic d’un P-R long associé à des complexes QRS normaux est excellent chez l’homme d’âge moyen [2][3][4] et ne contrindique pas la pratique du sport (Cf. ECG du sportif). L’accélération de la cadence sinusale peut transformer un bloc AV I en bloc AV II (type Wenckebach ou Mobitz 1) en raison des propriétés décrémentielles du nœud atrioventriculaire.
Une prolongation même minime de l’intervalle P-R long associée à un bloc de branche (surtout le BBG) peut traduire une lésion sévère du réseau de His-Purkinje lorsque la prolongation du PR est la conséquence du ralentissement de conduction dans la branche de conduction controlatérale (cf. Bloc infranodal).
- Si le patient est symptomatique (malaise, syncope) ou qu’apparaissent parfois des ondes P bloquées (Bloc AV II) au cours d’ECG répétés ou télémétrie, il faut redouter la survenue d’un bloc AV paroxystique et adresser le malade sans attendre au cardiologue pour une évaluation et discussion autour de la pose d’un pacemaker.
- Si le patient est asymptomatique, une surveillance simple et régulière suffit. Ces patients ont plus souvent besoin à long terme d’un stimulateur cardiaque (Cf. Maladie de Lenègre).
- En cas de doute, une évaluation plus précise du risque de bloc AV paroxystique peut être nécessaire en ambulatoire (Cf. ECG Holter). Le massage sino-carotidien peut parfois être utile : le déclenchement d’un allongement de l’intervalle P-R est en faveur d’un bloc AV intranodal…
Vidéos YouTube (P. Taboulet)
- Les blocs supraventriculaires
- Perfectionnement sur les BAV (16 min)
- Infarctus inférieur et complications rythmiques (13 min)
Références (abonnés)
La suite est réservée aux membres et stagiaires du site.
Connexion | Devenir membre | Devenir stagiaire