Bloc AV 2e degré. Mobitz 2

Le bloc AV du 2e degré de type Mobitz 2 est caractérisé par une interruption complète de la conduction AV après certaines impulsions atriales : l’intervalle PR est constant jusqu’à une seule onde P bloquée. Il est secondaire à une atteinte de mauvais pronostic du du réseau de His-Purkinje (tronc du faisceau de His ou ses branches) (cf. Bloc infranodal).

Synonyme : Mobitz 2

Contrairement au Mobitz 1, Le Mobitz 2 est instable. L’évolution naturelle se fait vers l’aggravation. Il peut évoluer rapidement et de façon imprévisible vers un bloc AV de haut degré ou un BAV du 3e degré. En l’absence de rythme d’échappement, survient une syncope ou une asystole avec mort subite. L’implantation d’un stimulateur cardiaque est donc recommandée.

Diagnostic

Les critères diagnostiques sont rigoureux [1]

  • Le rythme est sinusal
  • Le tracé montre au moins deux ondes P successives conduites avant blocage (ex. conduction 5/4, 4/3 ou 3/2).
  • L’intervalle PR est en général normal avant la pause et ne change pas après la pause.
  • La pause incluant l’onde P bloquée est égale à deux cycles PP.

Truc et astuces

  • Il peut arriver que la conduction AV soit longtemps normale (1/1) avant la survenue inopinée d’une ou plusieurs ondes P bloquées (loi du tout ou rien).
  • Les complexes QRS sont généralement larges car le blocage est infrahissien. Dans de rares cas, les QRS sont fins car le blocage est intrahissien au niveau du tronc. Le diagnostic est alors difficile à suspecter en l’absence de blocage AV au moment du tracé…
  • Si une onde P est bloquée une fois sur deux le diagnostic différentiel avec un bloc AV type Mobitz 1 n’est pas facile, surtout si les QRS sont larges. Quelques manœuvres peuvent révéler le diagnostic : voir Bloc AV du 2e degré : bloc 2/1
  • Si plusieurs ondes P successives sont bloquées avec une pause multiple de l’intervalle P-P normal, on parle de bloc AV de haut degré.

Étiologies : L’étiologie dominante, hors pathologie aiguë, est la dégénérescence du tissu de conduction. il faut rechercher de principe une hyperkaliémie ou une étiologie aiguë, ischémique (infarctus antérieur), inflammatoire (myocardite…) ou infectieuse (endocardite). Les médicaments et toxiques ne sont habituellement pas en cause.

Attention : Ce bloc (infranodal) n’est pas sensible à l’atropine ni à l’isoprénaline. Ces médicaments peuvent d’ailleurs majorer le blocage car ils génèrent plus d’influx supraventriculaires vers le siège du blocage, lequel retient alors davantage d’influx (cf. bloc en phase 3). L’isoprénaline et les autres catécholamines peuvent néanmoins favoriser l’accélération d’un rythme d’échappement.

Diagnostic différentiel

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