Tachycardie ventriculaire décrite en 1922 par L. Gallavardin sous forme d’extrasystoles ventriculaires en salves répétitives non soutenues. (cf. How to recognise and manage idiopathic ventricular tachycardia sur le site de l’ESC).
- Les ESV infundibulaires prennent naissance en général dans l’infundibulum du ventricule droit (parfois gauche). Elles surviennent au repos et sont dues à un automatisme anormal par activité auto-déclenchée utilisant comme médiateur l’AMP cyclique, associé à une hypersensibilité aux catécholamines.
- Cette arythmie survient typiquement entre 20 et 40 ans avec une prédominance féminine et un déclenchement diurne. Il n’y a pas de cardiopathie sous-jacente identifiable. Elles sont bénignes (cf. ESV bénignes), mais parfois très symptomatiques [1] et certaines peuvent se compliquer de cardiomyopathie rythmique (réversible).
- Ces TV représentent 70% des « TV idiopathiques » et environ 10% des TV.
Synonymes. Tachycardie de Gallavardin
Aspect ECG [1]
- Courtes salves répétitives de 5 à 10 extrasystoles ventriculaires monomorphes, dont la morphologie est de type “infundibulaire” avec un aspect de retard gauche non crocheté (un peu en chapiteau pointu), axe vertical ou droit (environ 120°) (cf. ESV infundibulaire).
- Les salves débutent avec un couplage long [(RR’/QT) > 1)]. La longueur de la salve augmente avec la longueur du couplage initial et donc du tonus sympathique. Le cycle des extrasystoles s’allonge – et donc la cadence diminue – au cours de la salve. Cette cadence dépasse rarement 170/min.
- Certaines TV sont soutenues (> 30 secondes).
- Certaines TV naissent au niveau de l’infundibulum du ventricule gauche ou au niveau des sinus de Valsalva ; Elle garde leur axe inferieur ou droit, mais présentent un retard droit ou intermédiaire en V1 et V2 [4].
L’arythmie est repérée sur des Holter ou reproduite lors d’épreuve d’effort. Elle ne correspond pas toujours à l’acmé de l’effort mais précède ou suit la période où l’accélération sinusale est maximale. Les salves peuvent disparaître avec l’accélération de la cadence sinusale à l’effort ou injection d’isoprénaline nécessaire pour induire l’arythmie. Elles disparaissent parfois après injection d’adénosine dont l’action médiée par la GMP s’oppose à celle médiée par l’AMP cyclique.
ESC. How to recognise and manage idiopathic ventricular tachycardia.
Traitement
La bénignité de ces TV repose sur l’absence de cardiopathie gauche ou droite et en particulier l’absence de dysplasie ventriculaire droite arythmogène. Le bilan initial comprend généralement un Holter-ECG, une échographie cardiaque et parfois un ECG d’effort et/ou une recherche de potentiels ventriculaires tardifs. Leur apparition au cours de l’effort, puis disparition au cours d’effort quand la fréquence cardiaque entre les salves d’ESV augmente, puis récidive au cours de la phase de récupération est un argument fort pour des ESV de Gallavardin, en particulier chez le sportif [2]. En cas de doute, un bilan complémentaire est conseillé comprenant au moins une IRM et/ou une ventriculographie isotopique.
Aucun traitement en urgence n’est nécessaire car les ESV disparaissent au repos. L’adénosine (médiateur cholinergique) atténue les effets arythmogènes de la stimulation adrénergique et peut interrompre une TV infundibulaire. Les antiarythmiques type flécaïnide ou sotalol sont efficaces de façon curative et préventive. Une ablation par radiofréquence peut être proposée en cas de TV symptomatiques et rebelles au traitement pharmacologique [3].
Autres exemples, et références (abonnés)
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