Adénosine (ATP). Mode d’emploi

Mode d’emploi de l’adénosine

–> Réduction d’une tachycardie régulière à QRS fins ou une tachycardie régulière à QRS larges de mécanisme inconnu (à l’exclusion d’une TV évidente).

L’injection d’adénosine doit être administrée :

  • en milieu hospitalier sous surveillance électrocardiographique et par des médecins disposant de moyens de réanimation cardiorespiratoire (cf. Vidal)
  • dans une grosse veine du pli du coude de préférence (ou du bras),
  • par bolus intraveineux croissants jusqu’à la dose efficace : 3, 6, puis 12 mg en cas d’échec s’il s’agit d’adénosine (Krenosin®) ou 10 puis 20 mg en cas d’échec s’il s’agit d’adénosine triphosphate ou ATP (Striadyne®),
  • suivi(s) par un rinçage rapide de la tubulure par un soluté isotonique.
  • un enregistrement du tracé doit être réalisé juste après l’injection (son action débute 10 à 20 sec et perdure autant) afin de rechercher un mécanisme favorisant (dualité nodale ou préexcitation) ou une arythmie [8].

En cas d’échec (fréquence cardiaque rapide, injection trop lente, dose trop faible [7]) ou récidive précoce, l’injection d’un inhibiteur calcique est souvent efficace [1]. Il peut être nécessaire d’effectuer une cardioversion électrique d’emblée ou secondairement [6][7].

Effets secondaires possibles et généralement transitoires [6]

  • brève dyspnée, des nausées et/ou un flush (20 secondes)
  • arythmie généralement transitoire comme une pause parfois impressionnante (l’atropine est inutile car la pause est brève), des extrasystoles ventriculaires [2] ou une fibrillation atriale.
  • fibrillation ventriculaire exceptionnelle. Elle peut apparaître en cas d’extrasystoles ventriculaires sur cardiopathie ischémique évoluée ou si se déclenche une fibrillation atriale conduite rapidement par un faisceau accessoire à l’origine d’une insuffisance circulatoire aigu [3].

Contre-indication

Précautions d’emploi

  • chez le bronchopathe sévère et il vaut mieux l’éviter (“Risque de gêne respiratoire en cas de bronchopneumopathie obstructive”)
  • en cas de maladies cardiaques (rétrécissement de valves cardiaques, sténose de la carotide) ou chez les personnes âgées coronariennes (risque de pause prolongée ou extrasystolie ventriculaire).
  • si on a la notion d’une préexcitation ventriculaire.

 

Il vaut mieux utiliser un inhibiteur calcique injectable pour réduire une tachycardie antidromique, ou si on a la notion d’une préexcitation (Brugada ESC 2019)[6]

 

A mon avis

L’adénosine est un traitement un peu « radical » des TSV (arrêt brutal de la TSV avec risque de malaise) qui, de plus, nécessite des précautions d’emploi qui limite son usage dans un lieu “peu médicalisé”.

Personnellement, en cas de TSV à QRS fins, je préfère l’injection d’un inhibiteur calcique non dihydropyridine IVL comme le diltiazem, mieux toléré et plus facile d’emploi, en particulier « en étage » d’un hôpital. En l’absence d’une forme injectable, un comprimé PO est le traitement recommandé qui peut être aussi utilisé par le patient lui même (pill in the pocket).

Le Magnesium IVL – qui brûle les veines si on l’injecte trop vite – possède une efficacité moindre.


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