Antiarythmiques de classe IV : diltiazem, vérapamil et bépridil.
- Ils bloquent le canal calcique des fibres lentes à l’origine d’un ralentissement dans la dépolarisation du nœud sinusal et la conduction dans le nœud AV (Inhibiteur calcique non-dihydropyridine). Ils ralentissent la fréquence cardiaque et peuvent entraîner une bradycardie sinusale et/ou un bloc AV (Cf. Dissociation isorythmique).
- Ils interfèrent avec le couplage excitation-contraction et sont donc dépresseurs myocardiques.
- Ils ne modifient pas la durée des QRS et ne possèdent pas d’activité stabilisante de membrane (sauf le bépridil qui allonge l’intervalle QT).
Par voie IV, le diltiazem et le vérapamil sont indiqués (AHA 2016 et ESC 2019) et en priorité en l’absence de dysfonction VG (FEVG ≥ 40%) et si l’hémodynamique le permet (grade I) [1][3] pour :
- réduire une tachycardie supraventriculaire régulière (QRS fins). Dans cette indication, ils possèdent une efficacité comparable à celle de l’adénosine (classe I) [2] , mais sont indiqués en second intention après échec de l’adénosine (classe IIa) [1][3]. Leur efficacité serait plus grande en cas de fréquence cardiaque < 175/mn et vice versa [4]. C’est un médicament très efficace et bien toléré dans cette indication. L’adénosine est un choix préférable si le patient présente une préexcitation ventriculaire connue en rythme sinusal
- ralentir une FA/ flutter atrial (classe I) [1] [3]
- le traitement d’une tachycardie atriale focale, au cours ou non d’un infarctus (idem bêtabloquant) [1][3]. Idem pour une tachycardie atriale multifocale (classe IIa) [3].
- le vérapamil est le traitement de choix pour le traitement d’une tachycardie fasciculaire. Il peut aussi réduire certaines tachycardies atriales focales par réentrée ou par activité déclenchée.
Ils ne doivent pas être utilisés pour stopper une tachycardie à QRS larges d’origine inconnue (suspicion de TV), en particulier chez les patients insuffisants cardiaques [3].
Ils ne doivent pas non plus être utilisés en cas de FA avec préexcitation (superWolff) car ils peuvent favoriser la conduction dans la voie accessoire et accélérer la fréquence cardiaque [3].
La posologie de diltiazem IV pour le traitement d’une tachycardie supraventriculaire régulière est 0,25 à 0,30 mg/kg en deux à trois minutes [5].
La posologie du vérapamil IV est de 5-10 mg en deux à trois minutes ou 5 mg renouvelable après 10 minutes [5].
Prévoir une dilution dans une poche de 100 ml de sérum physiologique en débit libre.
Par voie orale, ils sont indiqués en l’absence de dysfonction VG (FEVG ≥ 40%)
- comme ralentisseur d’une tachycardie atriale type flutter/fibrillation (en alternative des bétabloquants)
- comme antiarythmique en prévention chronique des récurrences de tachycardie réciproque type TRIN ou TRAV en l’absence de préexcitation ventriculaire patente en rythme sinusal (ESC 2019 Classe IIa) [3] ou bien en dose unique, en cas de crises peu fréquentes (pill in the pocket ou « pilule en poche », ex. diltiazem 120 mg) et en l’absence de préexcitation ventriculaire patente (AHA 2015 Classe I).[1]
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