Une onde T de reperfusion est une onde T dont l’axe attendu est inversé par rapport à l’axe du complexe QRS (cf. Onde T inversée) en rapport avec une désobstruction coronaire (cf. Reperfusion coronaire).
Rappel : l’axe de l’onde T est généralement proche de l’axe du complexe du complexe QRS (sauf bloc de branche, hypertrophie du ventricule…). Une onde T est donc généralement positive si le complexe QRS est positif, fin et “non hypertrophié” ou large.
- Les ondes T inversées sont généralement négatives, profondes et dynamiques (elles se creusent ou se normalisent dans des intervalles de temps proches d’1 à 24 heures), dans un territoire coronaire (avec miroir possible), et accompagnées souvent par des anomalies des complexes QRS modifiés (onde Q, distorsion terminale, fragmentation, croissance/décroissance anormale, élargissement des QRS), du segment ST, de l’intervalle QTc (allongé) ou de l’onde U (cf. Ischémie coronaire). Si une reperfusion s’est produite précocement, les complexes QRS et le segment ST-U peuvent être normaux. Les anomalies sont volontiers dynamiques et/ou sensibles à la trinitrine.
- Les ondes T de reperfusion, lorsqu’elles sont spontanées (sans traitement préalable), indiquent une plaque très instable qui peut évoluer vers une réocclusion à tout moment. Elles ont été décrites initialement dans le territoire antérieur, en rapport avec une subocclusion de l’interventriculaire antérieure (cf. Syndrome de Wellens), mais peuvent s’observer dans n’importe quel territoire coronaire.
Pièges
- Infarctus basal. Des ondes T positives et amples dans les dérivations V1-V3 peuvent être le miroir d’ondes T de reperfusion (négatives) du territoire basal (dérivations V7-V9).
- Pseudo-normalisation des ondes T. En cas d’anomalie secondaire préexistante de la repolarisation, l’existence d’une onde T « normalisée » (positive) peut traduire une reperfusion coronaire. De même, une onde T inversée profonde qui se normalise rapidement peut traduire une réocclusion coronaire. Des enregistrements répétés et l’analyse conjointe du segment ST et des complexes QRS permettent d’identifier le mécanisme ischémique.
Blog de S. Smith