En cas de BBG, la primo dépolarisation du VG est altérée et ce qui génère des fausses ondes Q de nécrose (surtout en DIII-VF et V1-V4) et peut masquer ainsi une vraie séquelle [8].
Tout BBG peut cacher une séquelle d’infarctus
On peut s’aider de signes assez spécifiques, mais peu sensibles. Ils peuvent apparaître dès la phase aiguë d’un infarctus.
Dans le territoire antérieur
- signe de Cabrera : crochetage de la branche ascendante de l’onde S en V3 ou V4 (0,05 s) en faveur d’un infarctus antéroseptal [1]
- signe de Chapman : crochetage de la pente ascendante de l’onde R – aspect RsR’ – en dérivations latérales DI, VL ou V6 [3]
- présence d’une onde Q en dérivations latérales (V5-V6, DI-VL) : V6(V5) ≥ 20 ms (ou R/S < 2 ou R/R’ > 2) ou en DI-VL (≥ 40-50 ms) [5]
- une décroissance de R de V1 à V4 (V5) ou des ondes Q en V5-V6 (score de QRS de Selvester) [2][5][7].
- des ondes R larges (> 30 ms) ou amples (3-4 mm) en V1-V2 (score de QRS de Selvester) [2][5][7].
Dans le territoire inférieur
- une onde Q DII ≥ 40 ms avec QVF ≥ 50 ms (plus spécifique) [5]
- une onde Q DII ≥ 30 ms et QVF ≥ 40 ms et/ou R/Q ou R/S ≤ 0,5 [5]
- une onde R VF crochetée ou crochetage initial de l’onde S [3]
Dans un territoire coronaire
- des QRS larges et trifragmentés dans deux dérivations contiguës (cf. Complexes QRS larges fragmentés) [4].
Lire synthese de Herweg B, Marcus MB, Barold SS [8]
NB. Un anévrisme ventriculaire doit être suspecté en cas d’élévation persistante du segment ST dans les dérivations V4-V6 (où l’on observe habituellement un sous-décalage descendant de ST en cas de BBG). Ce signe est peu sensible, mais hautement spécifique [6].