Tachycardie atriale focale automatique

Tachycardie atriale focale (TAF) en rapport avec une anomalie de l’automatisme atrial.

La TAF automatique est rare, le plus souvent paroxystique et non soutenue (accès de durée inférieure à 30 sec). Elle s’observe sur cœur sain, plutôt en population pédiatrique ou jeune adulte, que chez des sujets âgés (une cardiopathie est alors possible).

Sur l’ECG

  • Hors tachycardie, on constate souvent une activité atriale ectopique intercritique incessante, parfois isolée (ondes P précoces et non sinusales), parfois bigéminée, parfois organisée en salves.
  • Per tachycardie, la configuration de la première onde P ectopique reste identique le long de l’accès. Elle peut ressembler à une onde P sinusale. La cadence atriale (130-250/min) peut augmenter lors de l’apparition (warm up) et diminuer lors de la terminaison (cool down) ce qui est évocateur d’un automatisme accru.
  • Les formes lentes (< 150/min) et non soutenues sont fréquentes chez l’adulte et le plus souvent bénignes (« TA paroxystique bénigne lente » ou « rythme atrial accéléré »).
  • Les formes rapides peuvent évoluer vers des accès incessants (« tachycardie atriale incessante »).
  • L’intervalle P-R n’est généralement pas prolongé (contrairement aux TAF par réentrée).

Les TAF automatiques peuvent être sensibles transitoirement à l’adénosine (ralentissement ou suppression transitoire de l’activité atriale), mais pas aux manœuvres vagales. Néanmoins, cette réponse varie selon la densité de récepteurs à l’adénosine, densité inhomogène dans l’oreillette. Elles sont déclenchables par une perfusion d’isoprénaline, mais non par une stimulation électrique programmée [1].

Le traitement pharmacologique (antiarythmiques de classe Ic, de classe III, les bétabloquants ou le vérapamil) peut être décevant [2]. Les formes chroniques persistantes peuvent devenir invalidantes et remanier le myocarde (cf. Cardiomyopathie rythmique). Le traitement curatif repose sur l’ablation du foyer.

Autres exemples ECG (abonnés)

[1] Surawicz K (livre 2007)

[2] Rosso R, Kistler PM. (2010). Focal atrial tachycardia. Review. Heart 2010 96: 181-185