Définition
Un électrocardiogramme est une représentation graphique de l’activation électrique du cœur à l’aide d’un électrocardiographe.
Cette activité est recueillie sur un patient allongé, au repos, par des électrodes posées à la surface de la peau. Ces électrodes enregistrent des signaux électriques (déflexions) dans au moins douze dérivations, dont six dans le plan frontal (électrodes des membres) et six dans le plan horizontal (électrodes précordiales).
L’activité électrique peut être enregistrée et reproduite sur papier millimétré ou numérisée. Un tracé ECG standard correspond généralement à l’activité électrique du coeur pendant 10 sec. L’étalonnage usuel du signal ECG est 1 mV = 10 mm et la vitesse de déroulement du papier millimétré de 25 mm/sec. Un filtre pour les fréquences trop basses ou trop hautes est recommandé : 0,05 Hz et 150 Hz chez l’adulte, mais il faut l’adapter à chaque situation en cas de parasites [1]. Attention l’usage d’un filtre modifie le tracé.
L’électrocardiogramme (ECG) est l’outil du diagnostic de très nombreuses maladies cardiaques ou extracardiaques en association avec les données cliniques et souvent biologiques ou échocardiographiques [2]. Il est parfois le point de départ du traitement de nombreuses maladies parfois mortelles. Il est utilisé par presque tous les spécialistes médicaux, en particulier à l’hôpital (cardiologues, mais aussi urgentistes, anesthésistes, réanimateurs, pneumologues, internistes, psychiatres, pédiatres, médecins du sport…). C’est un outil diagnostique indispensable partout et encore plus dans certaines parties du monde. L’enseignement universitaire pour la lecture de l’ECG est malheureusement sommaire.
Tarif
La réalisation d’un ECG et son interprétation sont facturées au patient en France 14,26 euros en 2020 (remboursable SS) [6]. Le temps qu’il faut pour réaliser un ECG (dix minutes environ), ce médiocre tarif et les difficultés parfois d’interprétation sont à l’origine d’un abandon progressif de l’usage d’un médecine générale…
Performance
Sa performance (sensibilité, spécificité) varie selon les indications…
- Il est particulièrement utile (gold standard) pour le diagnostic d’une arythmie (ex. dysfonction sinusale, tachycardie atriale, tachycardie jonctionnelle, tachycardie ventriculaire), d’un bloc de conduction (ex. Bloc SA, Bloc AV ou Bloc de branche) ou d’une préexcitation ventriculaire (cf. Faisceaux accessoires, Syndrome de WPW).
- Il facilite le diagnostic et guide la stratification du risque et la thérapeutique des patients suspects de syndrome coronarien aigu ou d’infarctus du myocarde.
- Il est utile dans le diagnostic et l’évaluation de maladies cardiaques (ex. péricardite aiguë, épanchement péricardique, CAVD, valvulopathies), extracardiaques (ex. embolie pulmonaire ou cœur pulmonaire chronique) ou cardiovasculaires (ex. hypertension artérielle, syncope).
- Il objective le retentissement de perturbations électrolytiques (ex. hyperkaliémie ou hypokaliémie), de certaines intoxications (ex. chloroquine, tricycliques, bétabloquant, digoxine…) ou d’une hypothermie sur l’électrophysiologie cardiaque.
- Il permet le dépistage des sujets à risque d’arythmie ventriculaire sévère par la classification des extrasystoles ventriculaires et l’analyse de la repolarisation (ex. Intervalle QT long, syndrome de Brugada, syndrome de repolarisation précoce…).
- Il n’évalue pas directement la contractilité du cœur [2]. Cependant, il peut donner une approximation du risque de contractilité accrue (ECG du sportif, cardiomyopathie hypertrophique) ou diminuée (cf. Cardiomyopathie dilatée, amylose, myocardite, complexes QRS larges) [2].
- Enfin, il guide les indications et permet la surveillance d’un stimulateur cardiaque ou d’un défibrillateur.
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Alternative à l’ECG
A- Certaines techniques permettent de completer les possibilités de l’ECG.
- Autres dérivations : dérivations de Lian/Lewis, électrode œsophagienne…,
- ECG endocavitaire,
- ECG à haute amplification,
- ECG longue durée type Holter,
- ECG d’effort,
- manœuvres vagales, test à la trinitrine, test à l’aimant… [3]
B- D’autres techniques visent à simplifier l’enregistrement
- ECG quatre dérivations thoraciques : Cardiosegur® (société allemande, 1850 euros, pour iPhone ou iPad) [5]
- ECG pour écran tactile, Cardioline® (société italienne)
- ECG Expert avec 4 électrodes (société espagnole), électrodes à la ceinture [7] ….
- Le système Cardiosecur®, un appareil développé par Personal MedSystems GmbH (Allemagne), dispose d’un câble à 4 dérivations qui peut être connecté à un ordinateur de poche pour la reconstruction automatique d’un ECG à 12 dérivations à l’aide du logiciel Philips EASI™. Les performances sont intéressantes et simplifient la technique de pose des électrodes, mais une seule étude en 2020 [5].
- Enregistrement mono piste ou multipistes par des outils simplifiés comme la montre Apple® ou les mini boitiers comme Kardia® (Cf. ECG numériques)
- Pléthysmographie. Mesure indirecte de l’activité cardiaque par la modification de la coloration cutanée (en lien avec la fréquence cardiaque)
- Exemples et photos sur Amazon ici
C- D’autres techniques visent à améliorer l’interprétation par l’intelligence artificielle (Cf. ECG Intelligence artificielle)
Vidéos YouTube (Taboulet P)
- Comment bien faire un ECG ?
- L’ECG : une merveille de renseignements
- Activité électrique du coeur
- L’ECG a-t-il encore un avenir ? 6 février 2015
Site de McGill : BASES THEORIQUES, PHYSIOLOGIQUES ET TECHNIQUES DE L’ELECTROCARDIOGRAPHIE
Monitoring ECG (scope). Synthese et video NEJM 2015
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