Dérivation unipolaire qui permet l’enregistrement des différences de potentiel entre l’électrode V6 (posée en parasternal dans le 5ème espace intercostale gauche, ligne medio-axillaire) et la combinaison des électrodes des membres.
La dérivation V6 explore surtout la paroi latérale basse du ventricule gauche.
Le complexe QRS sinusal est riche d’enseignement :
- l’aspect habituel est qR : q traduit l’activité électrique septale initiale qui s’éloigne de V6 et R celle de la paroi libre du VG qui se rapproche de V6 et qui domine habituellement celle du VD qui s’éloigne de V6 (cf. Activation électrique des ventricules).
- l’onde q est parfois invisible si la position de l’électrode n’est pas correcte. L’absence d’onde q est un signe indirect d’infarctus septal (V1-V2) et un signe quasi constant de bloc de branche gauche quel qu’il soit. Une onde Q large et/ou profonde est en faveur d’un infarctus latéral ou de cardiomyopathie hypertrophique.
- une onde R ample en V6 (> 25 mm ou telle que l’indice de Sokolow soit positif) est un signe d’hypertrophie VG. L’existence d’une onde R’ est un argument pour un bloc de branche gauche ou un bloc focal.
- une micro-onde s peut être physiologique, tandis qu’une onde S profonde est un argument important pour un bloc de branche droit, une hypertrophie VD ou un complexe QRS ectopique.
Le segment ST est habituellement isoélectrique.
- un discret sous-décalage, descendant et légèrement convexe vers le haut, à partir d’un point J < 1 mm de la ligne de base, est physiologique avec l’âge ou chez l’hypertendu.
- un sous-décalage prononcé est pathologique (cf. Strain pattern, ischémie coronaire).
- un sus-décalage est pathologique (cf. Sus-décalage de ST)
L’onde T est habituellement positive, peu ample (> 5% du QRS)
- une onde T ample à base large en V5-V6 est un signe d’ischémie sous-endocardique.
- l’onde T peut s’aplatir voir discrètement s’inverser avec l’âge ou chez l’hypertendu chez qui débute une hypertrophie VG.
- d’autres anomalies de l’onde T existent (cf. Bloc de branche gauche, Péricardite, ischémie coronaire, métabolique, médicaments…).