Dérivations unipolaires* qui permettent l’enregistrement de l’activité cardiaque dans le plan horizontal en avant du cœur (“précordiales”) (cf. Electrodes précordiales).
Les dérivations V1 à V6
Les dérivations V1 à V6 (dérivations de Wilson, 1931) sont regroupées sous le nom de « dérivations antérieures ».
*Ces dérivations unipolaires sont obtenues par soustraction du Potentiel (E) entre l’électrode de mesure de P (ex. V1, V2, V3…) et l’électrode du potentiel central terminal de Wilson (obtenu par la sommation des potentiels des électrodes DI, DII et DIII = WCT) tel que VP = Ep – EWCT. Elles renseignent sur l’activité :
- V1-V2 : des oreillettes, du septum, du VD et de la paroi basale du VG (par miroir) ;
- V3-V4 : de l’apex du cœur
- V5-V6 : de la paroi latérale du VG
Les dérivations DI et V6 (latérales gauches), VR et V1 (supérieures droites) et VL et V2 (supérieures gauches) explorent l’activité électrique du cœur selon des axes perpendiculaires, mais si le vecteur électrique moyen est situé sur la bissectrice des axes, ces dérivations peuvent être similaires.
L’aspect habituel de l’onde P en V1 est une brève positivité initiale (oreillette droite), puis une brève négativité finale (oreillette gauche). Une augmentation d’amplitude de l’une ou de l’autre peut révéler une hypertrophie atriale (cf. Hypertrophie atriale gauche, hypertrophie atriale droite). V1 complète les informations fournies par DII pour le diagnostic de nombreux troubles du rythme, car révèle souvent mieux qu’ailleurs une tachycardie atriale, une dissociation AV ou une onde P rétrograde.
L’aspect des complexes QRS en dérivations V1 à V6 est physiologiquement stéréotypé en raison de l’activation électrique des ventricules (cf. 12 règles de l’ECG normal). L’influx qui provient du noeud atrioventriculaire gagne le septum ventriculaire musculaire qu’il dépolarise de la gauche vers la droite (vecteur de charges électriques positives qui se rapproche de V1 et s’éloigne de V6), puis les charges positives des influx dépolarisants gagnent simultanément les ventricules droit et gauche. Le vecteur électrique résultant dépend de la taille (fonctionnelle) de chaque ventricule, des propriétés de conduction et de la dérivation qui l’enregistre.
Voir : Complexe QRS, dérivation V1, dérivation V6, Progression harmonieuse des ondes R, Zone de transition
Autres dérivations précordiales
- V7-V9 (ou dérivations basales) : analyse unipolaire des dérivations en regard de la paroi basal du VG pour la recherche d’un infarctus basal
- V3R, V4R* (ou dérivations du VD) pour pour la recherche d’un infarctus du ventricule droit
- V3 remplacé par V4R pour l’appréciation d’une hypertrophie VD chez l’enfant
- V1-V2 au 2e espace intercostal pour le syndrome de Brugada type 1 (électrodes V1C2-3 et V2C2-3)
- VE (électrode précordiale posée sur l’épigastre) n’apporte rien de plus que V3R-V4R et n’est pas recommandée.
NB. L’enregistrement des dérivations précordiales V3R-V4R est mal codifié. On peut laisser en place V1 et V2 puis poursuivre avec V3R jusqu’à V6R ce qui offre une vision plus exhaustive des dérivations précordiales droites de V1 à V6R (Voir ci-dessous [13]). On peut aussi enregistrer V1-V2-V3R-V4R-V8-V9, ou V3R-V4R-V5R-V7-V8-V9 Cf. Infarctus du VD, Infarctus basal).
ATTENTION
NB. De nombreux problèmes d’interprétation des dérivations précordiales sont dues un mauvais positionnement des électrodes sur le thorax et en particulier V1V2 (Cf. électrodes V1V2 trop hautes).