Electrodes des membres (frontales)

Electrodes posées sur les faces antérieures des membres supérieurs (poignets) et des membres supérieurs (chevilles) afin d’enregistrer l’activation électrique du cœur dans les dérivations frontales.

 

Leur disposition est définie par un code couleur précis en Europe :

  • Jaune sur poignet gauche,
  • Vert sur cheville gauche,
  • Noir sur cheville droite,
  • Rouge sur poignet droit

Mnémotechnique : Jeune-Voyou-Non-Recommandable (JVNR) du poignet gauche au poignet droit en passant par les chevilles.

Remonter les électrodes des poignets et chevilles vers la racine des membres modifie peu le tracé, car les membres sont des conducteurs linéaires [6][8].

L’électrode de cheville droite ne prend pas part à l’enregistrement de l’ECG, mais constitue un élément de sécurité (« la terre ») et peut être positionnée en fait n’importe où. L’inversion des électrodes des 2 jambes est donc indétectable car le positionnement de l’électrode cheville gauche sur la cheville droite ne modifie pas assez l’angle avec le poignet droit. Voir Dérivations frontales

Il faut parfois adapter cette disposition :

  • vers la racine des membres : chez un patient amputé ou pour éviter les tremblements des extrémités (cf. Dérivations de Lund)
  • en position de Lian ou Léwis : chez un patient dont l’activité atriale n’est pas clairement visible parce que les ondes P sont microvoltées et/ou masquées dans les ondes T (cf. Dérivations de Léwis/Lian)
  • en symétrie par rapport à l’axe médian : en cas de situs inversus, les 4 électrodes des membres et celles situées sur le thorax doivent être inversées.
  • en urgence (ou en médecine générale ?) : le système à 4 électrodes de Cardiosecur®, malgré des imperfections [7].

Il faut éviter la position thoracique ou abdominale des électrodes frontales (Mason-Likar modification). Cette position entraine des modifications notables incompatibles avec une interprétation fiable de l’ECG (en dehors du rythme) [1][2][3][4]. En effet, le triangle d’Einthoven est modifié [8] et l’amplitude des courants électriques diminue avec le carré de la distance. Exceptionnellement, on peut observer un faux sus-décalage de ST (voir explications ici [8]) ou l’atténuation d’un vrai sus-décalage de ST (détail en références).

 

Des inversions dans la disposition des électrodes des membres sont fréquentes (3-5% des cas). Toute lecture d’ECG doit commencer par la recherche d’une inversion des d’électrodes (cf. ECG lecture). L’existence d’au moins une des trois anomalies ci-dessous doit faire évoquer l’existence d’une inversion d’électrodes dans le plan frontal (Cf. Inversion d’électrodes frontales).

  • a) en DI : une onde P inversée suivie par un QRS-T négatif (et qui ne ressemble pas au QRS-T positif en V6) ;
  • b) en DI, DII ou DIII : une dérivation plate avec des QRS microscopiques ;
  • c) en DIII : un P-QRS-T tout négatif.

L’erreur la plus fréquente est l’inversion droite/gauche des électrodes des quatre membres (ex MSG et MSD). La détection d’une inversion membre supérieur gauche et membre inférieur gauche est très difficile à détecter (inversion BG et JG). La détection d’une inversion des membres inférieurs est impossible à détecter (Cf. Inversion d’électrodes frontales).

Certains algorithmes d’interprétation (en série sur certains appareils) peuvent détecter les inversions les plus typiques (coté gauche coté droit) voire des inversions de progression des électrodes précordiales.

Certaines astuces permettent de limiter les faux contacts et parasites (cf. Artéfacts).

Vidéo. P. TabouletComment bien faire un ECG ?

 

Complements pour abonnés


La suite est réservée aux membres et stagiaires du site.
Connexion | Devenir membre | Devenir stagiaire