Lidocaïne XYLOCARD®

Antiarythmique de classe Ib. Cette molécule ne modifie pas l’ECG de base.

  • Elle peut être employée pour le traitement initial d’une tachycardie ventriculaire mono- ou polymorphe soutenue et stable, particulièrement dans le contexte d’un SCA ou d’un infarctus, avec un faible grade (grade IIb) [1].
  • Elle n’est pas indiquée dans le traitement d’une tachycardie à QRS larges d’origine inconnue.
  • Elle n’est pas recommandée en prévention primaire dans un contexte d’infarctus ni au cours d’une intoxication digitalique (grade III).

Sa place au cours du SCA a été précisée en Europe par l’EHRA en 2014 [3].

  • En l’absence d’arythmie ventriculaire, un traitement antiarythmique prophylactique ne doit pas être administré.
  • Si une arythmie ventriculaire survient en dépit d’une revascularisation optimale, un traitement précoce par des bêtabloquants, correction des électrolytique (d’une hypokaliémie), et sédation pour réduire tonus sympathique et/ou la stimulation overdrive, cardioversion électrique répétitive/défibrillation doit être considéré en premier ligne.
  • Si un traitement antiarythmique est nécessaire pour le traitement aigu d’une arythmie ventriculaire récurrente, après échec ou non-disponibilité des autres traitements, l’administration d’amiodarone par voie intraveineuse est raisonnable, suivie par la lidocaïne par voie intraveineuse, si nécessaire.

La lidocaïne s’emploie en injection intraveineuse directe (XYLOCARD INTRAVEINEUX 20 mg/ml sol inj) avec une dose de charge de 1 à 1,5 mg/kg en bolus, soit environ 100 mg pour un adulte de poids moyen [2]. L’opportunité d’un relai par perfusion s’estime en fonction de la réponse ECG.

[1] Gorenek B, Blomström Lundqvist C, Brugada Terradellas J, et al. Cardiac arrhythmias in acute coronary syndromes:  position paper from the joint EHRA, ACCA, and EAPCI task force. Europace. 2014;16(11):1655-73.

[2] Dictionnaire Vidal 2020